C'est peut-être finalement ça que je préfère chez toi. Cette capacité que tu as à me faire morfler jusqu'au bout. Avec élégance.Pousser le luxe jusqu'à me donner envie de me fracasser le crâne contre la vitre. De me vider lentement. Jusqu'aux cailloux que tu m'as faits avaler. Histoire de me laisser dans l'état dans lequel tu m'as trouvée. Merci. D'avaler du verre. De mourir de ta voix. C'est à se jeter sur les rails. Quoique. Tu t'es reculé. Je ne t'aurais même pas éclaboussé. Comment morfler jusqu'au bout. C'est comme se poser légèrement sur ton épaule au lieu de s'écraser à tes pieds. C'est comme essayer de retrouver sa respiration. C'est comme d'habitude. Je suis pas immunisée, non. Ce n'était certainement pas le train qui tremblait comme ça. Et passer sous un tunnel, aux dernières nouvelles, ça fait mal aux oreilles, ça déchire pas le bide. On n'est même pas passés sous un tunnel, en plus. Tu ris à m'en crever les yeux. Alors puisque tu ne me l'as pas demandé je te le dis: je ne vais pas forcément très bien, je commence à en avoir assez de l'école, je suis une catastrophe en conduite, j'ai beaucoup changé et je vais bien mieux, j'ai grandi, tumefaismorfler. Je pense à toi tous les jours. C'est ridicule et risible mais je suis ridicule et risible. Et mon comportement serait à peu près justifié si j'avais quatorze ans. Le problème c'est que j'en ai dix-huit. Dommage. Dommage. Je te rassure: tu brilles même de loin. Même de loin. Bordel.

Je m'y voyais déjà. Je les voyais déjà. Ton air incrédule, tes grand yeux et les cascades de tes éclats de rire. Même que des fois moi je vomis. Hé bah non. Bien fait. A ma lâcheté, à mon ego, & à mon cul_

(Peut-être, mais j'y tiens.)