Inhibition Totale.

Jeudi 30 août 2012 à 23:32




Etc.


Mercredi 25 juillet 2012 à 15:42


& voilà c'qui arrive à trop faire genre qu'on n'a pas peur de la vérité. On la prend en pleine face. A vouloir s'attaquer à des trucs trop gros pour nous. On se vautre en plein dedans. Alors j'ai fait comme d'habitude. J'ai crâné. J'ai pris mon élan. & j'ai sauté. Mais c'était trop haut. Alors, alors je serai Chat.

Parce que la réception était bonne.



Lundi 23 juillet 2012 à 14:30


"Nonobstant quoi je t'adore souverainement."

Lundi 23 juillet 2012 à 13:25

Parce que mon rêve à moi, c'est pas d'être prof, c'est juste des lettres, et c'est toujours d'être traductrice de sentiments, mais j'crois qu'c'est pas reconnu par l'Etat, alors tant pis, j'serai payée au black par les nuages ou que sais-je encore. Alors j'vais arrêter d'avaler des horloges dont les aiguilles me déchirent le bide et déclenchent des avalanches de cailloux. J'vais arrêter de m'écorcher sur des gens rugueux. J'vais arrêter de manger du gravier. J'vais arrêter de pleurer sur les noeuds dans mon bide. C'est pas ça qui va les défaire. J'vais arrêter de me vomir sous forme de charbons ardents. Parce que ça fait mal. Parce que ça brûle. J'vais partir. Je peux m'en sortir mieux que ça. Je mérite de m'en sortir mieux que ça. C'est sûr. Alors j'vais sauter. Et j'vais mourir au moins quatre fois.

Tranquill'ment.

Lundi 9 juillet 2012 à 17:48


& on était là putain, on était là avec notre bordel, notre skate, notre raquette & notre sac Barbapapa, & on s'accrochait, on s'accrochait les uns aux autres, avec cette putain d'impression qu'on n'avait que nous. & à ce moment-là je crois que c'était vrai.

Je sais pas si j'ai déjà vécu de façon aussi intense. Par contre je suis sûre d'une chose. On va y arriver. C'est une évidence.

Mardi 10 avril 2012 à 2:14


Mais c'est pas compliqué. Mais c'est ça. C'est créer des bulles. C'est ça. C'est cette putain de capacité à instaurer un gouvernement indépendant et non-officiel. Pendant une semaine ou pendant deux jours. Pendant un après-midi ou pendant une nuit. C'est construire un autre monde. Qui existe pas. Qui existe que dans nos têtes. Qui est hors du temps. & donc universel. C'est vivre en autarcie. En Autarcie, même. C'est pas trop savoir quel jour on est. & c'est s'en foutre complètement. C'est être Nous, que Nous, juste Nous, ici et maintenant. Et pas ailleurs. Et pas avant. Et pas après. C'est tenir debout à force de sourires.
Et ça suffit putain.
Et ça suffit.

Samedi 7 avril 2012 à 18:43


Dans ma tête y a pas grand-chose. Y a jamais eu grand-chose. Mais alors dans mon bide ça tangue. C'est plein. C'est rempli. Y a plus de place. Pour rien. Y a trop de noeuds. Trop de cailloux. C'est pour ça que j'ai plus faim. C'est pour ça que je me mords continuellement la nuque. C'est parce que je me ronge. De l'intérieur. C'est très gentil. C'est très gentil mais c'est pas vrai. Mais je m'en fous. C'est pas difficile pourtant. C'est vraiment pas difficile.

Un. Ca fait un an que le verre d'eau est muet, je l'écoute je l'écoute je me concentre mais il ne dit rien. La dernière fois que j'me suis retrouvée comme ça à ramper par terre et à manger du gravier, il me restait au moins ma dignité. Maintenant j'ai plus que l'envie de raser les murs. &, honnêtement, qu'est-ce que j'peux faire d'autre ?

Lundi 27 février 2012 à 13:31


& je crois que c'est ça. C'est à ça que ça me fait penser. A ces belles vacances de Pâques. Au soleil. Alors qu'on était tous les deux flingués. Flingués. Complètement flingués. On était cassés. C'est comme si on avait réappris à marcher. On avait tout coupé. Tout. L'ordinateur, le téléphone, tout. On parlait que à nous. Et on n'en parlait pas. Jamais. Comme si on pouvait se réparer en pédalant au soleil. C'était comme d'habitude. On n'en avait pas parlé. On avait construit un autre monde. Un monde où ça existait pas. Parce que c'était plus simple. Parce que c'est plus simple. Et on faisait du vélo. On écoutait de la merde. On riait, on riait, et on se disait que, putain, même avec les beignes qu'on se prenait, même en se cassant les dents, ça valait le coup, quand même. Ca valait le coup. Le soleil dehors c'était sympa, mais le soleil dedans, ça c'était quelque chose. On se forçait à mettre un pied devant l'autre parce qu'on savait qu'au bout il y avait une connerie à faire. On était là, comme des cons, comme des bébés, à faire semblant que tout allait bien. Et moi je sais pas si on faisait vraiment semblant. Honnêtement. J'en sais rien.

Alors pour tout ça, alors pour les photos, pour le vélo, et pour le reste, alors grâce à Romain, alors grâce à nous, c'était bon. C'était bien. C'était magnifique. Y avait plein de couleurs, on vivait tous les trois, mais oui Monsieur, on vivait, parfaitement. On avait notre maison, et surtout, on avait nous. Et ça suffisait. Et, plutôt, c'était ce qu'il fallait. Le verbe "suffire" ne convient pas. Ca suffisait pas, non. C'était. C'était ce qu'on voulait.

Parce que c'est une histoire à la con, une histoire niaise, un truc à la Montaigne- La Boétie, parce que c'était nous, parce qu'avec n'importe qui d'autre ça marcherait pas. Ca marche juste parce que c'est nous, parce que c'est comme ça. C'est très fragile. C'est pour ça que c'est aussi solide. Parce que c'est une bulle. Une bulle de nous. Un espace. Hors du temps. On n'est pas dans la semaine. On n'est pas dans le mois. On est ailleurs. On est partout. On sait même pas quel jour on est. Et on s'en fiche.



Ca, c'est le mail du Zéro Sept/Zéro Quatre/Onze. Il s'appelle "So voilà le plan. (So, ça veut dire "alors" en anglais.)"

"Parce que j'te lâcherai pas. Parce que j'veux pas que tu ailles mal. & parce que moi non plus je ne vais pas très bien. Alors on va faire ça Compagnon. On va réaliser un rêve. Un rêve de gosse. On va se voir. Bientôt. Longtemps. Et on va couper les ponts. On va s'enfermer dans ta maison. Que Nous. Juste Nous. Seulement Nous. Nous. Et on va faire n'importe quoi. On va courir. On va se cacher. On va hurler en yaourt sur CHANA PAULEEE, on va hurler sur Lorie, Lolita et Shy'm. Ensuite je dirai "On joue à la Game Cube !" et toi tu répondras "Oui, mais à Golden Eye." Tu regarderas la tête que je ferai, et tu exploseras de rire. Ensuite on jouera. Et j'aurai droit à "Mais t'es vraiment une merde ! Mais, Luce, mais t'as pas d'cerveau ! Oh lal... OH MAIS PUTAIN !! QUELLE MERDE !!". Ensuite, si on arrive à brancher la Play, on jouera à Micro Machines. Je tomberai dans les céréales, parce que j'aurai pris un virage de merde. Tu vas rire, encore. Ensuite on aura la même idée. En même temps. On redescendra. On jouera à Suivez la ligne. Et je ferai des carrés dans les boucles. Et je ferai un score tellement petit que tu diras "Mais tu m'prends vraiment pour un con ! Tu crois qu'on m'la jamais faite ?". & puis on mettra Super Smash Bros Mêlée, je te défoncerai avec Mr. Game & Watch, & j'aurai droit à "LUCE TU M'EMMERDES BORDEL !" Et puis il sera sûrement quatre heures de l'après-midi. On n'aura pas mangé de la journée, alors tu feras ton mélange Nesquik dégueulasse, et moi je tremperai des céréales dans du Nutella. On regardera sûrement la télé, des trucs tellement stupides qu'après on aura envie de manger notre cerveau. On ira "faire à manger", c'est-à-dire (mal) décongeler un plat périmé, et on mangera. On mettra la journal de TF1 mais on n'écoutera rien puisqu'on refera la voix du présentateur & des mecs interviewés. & puis on passera aux choses sérieuses. D'abord on jouera un peu aux Pikmin, histoire de se mettre en condition. Et puis on éteindra la lumière, et on refera d'une traite Luigi's Mansion. On ira se coucher à trois heures du matin. Et à trois heures et demi tu viendras frapper à la porte de ma chambre. Tu me diras Luce j'ai pas envie de dormir, tu viens, on fait de la merde. Et on retrouvera le costume de SpiderMan. Et on se déguisera à quatre heures du matin. On sonnera, tant qu'on y est, pour faire comme la tante d'Emilie. Tu me diras "Non mais Luce, t'imagines qu'elle a fait ça, y avait toute ma famille qui dormait !". & on rira. Et finalement on ira se coucher. Tu viendras me réveiller en mettant la chanson du Roi Lion A FOND dans les oreilles. Je ne m'énerverai pas, ça te ferait trop plaisir. & puis on regardera des Malcolm. Plein, plein de Malcolm. On se prendra en photo, on fera les carpes, et on se filmera. On sortira peut-être un peu, mais on n'achètera rien, parce qu'on sera trop pauvres. Et puis on attendra la nuit. Et on ira en vélo chez Irène Luce. Et on chantera Tri Martolo, puisque tu lui as envoyé. On ira peut-être au cinéma, on cherchera un film pire que L'apprenti Sorcier, mais on trouvera pas. Mais ça sera bien quand même. Et puis ensuite on dira " - Non mais Arthur, t'imagines qu'on rigole des mêmes trucs depuis la sixième ? - Ben comme ça on les oublie pas !" et " - Quand même, t'imagines le temps qu'on perd à faire tout ça ? - Comment on écrit 'artichaut' ?" voire même "Non mais Luce, t'as vu à quoi on joue ? Non mais t'as quel âge ?"   
Je veux des journées n'importe quoi. Je veux des éclats de rire. Les mêmes que quand on avait Onze ans. Douze ans. Treize ans. Quatorze ans. Quinze ans. Seize ans. Dix-sept ans. Ca n'a jamais changé. J'aime rire dès que je vois ta tronche, j'aime savoir que quoi qu'on fasse on finira par rire, j'aime que ça n'ait pas changé.
 
Alors je voudrais te remercier. Parce qu'il n'y a qu'avec toi qu'on peut faire ça. Et parce que moi j'ai besoin de faire ça. J'ai besoin de vacances. & j'ai envie de te voir. & après on sera tout décalés, on dormira pas à la bonne heure, on n'aura plus de voix, on aura les yeux explosés, et on ira bien. Très très bien.
 
Jé téme Jau lâââ khrââsse !"



Et ça, c'est le résultat. Vingt-Trois/Zéro Quatre/Onze. C'est une confirmation. Ca se répète mais c'est normal. Parce que c'est une confirmation. C'est tout à fait normal. Et, surtout, c'est parfait.

"Je suis arrivée. Arthur est sorti de la maison. En rigolant. Alors j'ai rigolé. Normal. Normal. Ensuite j'ai rangé mes affaires. Et je lui ai offert ses cadeaux. Dont une boîte de purée Mousline. Il a rigolé. Ensuite Romain est arrivé. On a commencé à jouer. Et puis j'ai eu une idée. Je me suis levée. J'ai monté l'escalier. Et j'ai posé ma montre. C'était très important. Parce que quand on se voit le temps s'arrête. Toujours. Ca a toujours été comme ça. Il passe pour les autres. Mais il s'arrête pour nous. Et puis on a coupé les ponts. Nous. Juste nous. Après tout, on n'a jamais eu besoin de personne d'autre. Et puis on a joué. On a parlé jusqu'à trois heures du matin. On l'avait jamais fait. On a pensé à Emilie. Mais on ne l'a pas dit. On a regardé la télé. On a tellement ri à cause de Massato que je suis tombée du canapé. On a hurlé. Devant la télé. Devant Super Smash Bros Melee. On a fait du vélo. Là aussi, on a hurlé. Les chansons les plus pourries qu'on trouvait. J'en avais marre de l'histoire. J'avais presque rien fait mais j'en avais marre. Alors je suis allée chercher Arthur et Romain. Je leur ai dit "Vous venez, la lumière est belle, on ferait des photos ?" Ils ont dit D'accord. On finit la partie et on arrive. Une fois il était Une heure Trente du matin même, et j'ai dit à Arthur Tu viens on range on n'est pas fatigués Et il a dit D'accord mais on met la musique à fond. Et on a hurlé avec Sean Paul. Il faut dire YOYOYOYOYO CHANA POLE et parler le yaourt, c'est pas dur. Romain nous a emmenés faire les courses, aussi. Il s'est occupé de nous. Mais j'ai dû jeter les cacahuètes. On a dit des trucs de Pauvres. On a essayé des habits trop chers. On n'avait pas le droit de faire un dégât à Carrefour parce que Romain y travaille. Mais en fait comme il était trop tard on est allés au Leclerc. & on a fait un dégât.

On a fait la même chose qu'à Onze ans. Douze ans. Treize ans. Quatorze ans. Quinze ans. Seize ans. Dix-sept ans. Sauf pour le soleil, mais c'étaixceptionnel.

On aurait pu dire, comme d'habitude " - Non mais Arthur, t'imagines qu'on rigole des mêmes trucs depuis la sixième ? et "Non mais Luce, t'as vu à quoi on joue ? Non mais t'as quel âge ?". On l'a pensé très, très fort, et puis on a dit autre chose. Plein d'autres choses. Je le sais. Je les ai recopiées. Parce que c'était bien. C'était vraiment, vraiment très bien.

 

Ca valait bien trente-cinq heures d'épreuves foirées. Ca les valait largement.

Merci."




Des fois je me dis qu'en fait, on essaie de bâtir notre monde. A nous. C'est niais et c'est inespéré mais c'est comme ça.

Et, honnêtement, j'ai tendance à croire qu'on a vraiment réussi.


Voilà. A nos dix ans. A nous.

Lundi 6 février 2012 à 22:37


& parce qu'avant de te rencontrer j'étais une épave. Je croyais que j'étais une ruine stérile, je croyais que j'étais cassée, je croyais que je pouvais pas aimer. Personne. Jamais. Et puis t'es arrivé, et puis j't'ai pas aimé, faut pas exagérer, mais j'ai été bien. J'me suis pas mise à croire en des tas de trucs débiles, tu vois, parce que c'est pas tellement mon genre, mais j'ai quand même espéré en nous. & je vibrais, & je me cachais derrière les courants d'air pendant que mon ventre souriait, & je mangeais des soleils, et je crois que j'avais envie d'être avec toi. D'être, vraiment. De donner. Moi j'ai rien. J'ai rien à donner, mais j'ai eu envie d'essayer. Et ça ni ton air condescendant ni les sourires méprisants que tu m'adresses lorsque tu t'amuses à m'humilier n'y changeront quoi que ce soit. J'ai grandi je vais mieux et même si je me mords continuellement la nuque le fait est là. T'es important t'es un bout t'es une brique un appui un virage t'es moi t'es un bout de moi. Un petit hein. Mais un bout quand même. & ce malgré le mur que tu t'obstines à ériger entre nous. & ça me fait mal & ça me détruit. J'ai passé des mois des jours des heures à penser à toi. Maintenant t'es à dix mètres de moi, parfois moins, souvent plus, et tu te retournes pas. Et tu te retournes jamais. Et c'est stupide mais ça me fait mal. Je pensais pas que ça pouvait exister. J'y croyais pas. & ça aussi c'est important. & je fais semblant de saler mes larmes avec le vent mais ce sont les tiennes. Mais c'est ta faute. Mais maintenant je sais. Parce que j'suis juste de l'air, je suis pleine de vide, & quand j'ai pas d'problèmes je les fabrique. Je suis intenable. C'est juste. C'est normal.

& puis bon, ça m'aurait étonnée, aussi.

Lundi 16 janvier 2012 à 23:25


Moi c'est pas c'que j'voulais, c'était poser tes contours avec des mots, pour te garder là, c'était des lettres c'était se déchirer s'envoyer en l'air s'en foutre plein la gueule et. C'était courir c'était brûler courir jusqu'à tomber tomber par terre des écorchures saigner s'ouvrir sourire. Moi tu vois, j'voulais qu'on se barre, j'voulais que tu me tues et j'voulais des hurlements. Mais t'avais d'autres cartes dans tes manches. Bluff. Bluff. Bluff. Provoc. Bluff. Alors attendre. Un pas. Deux. Reculer de quatre cases. Attendre. Entrer dans ton jeu. Regarder tes cartes. Tricher. Rejouer. Relancer les dés. Tirer une carte. Arrivée. Ah. Ah. Déjà. Enfin. Se faire aligner. Perdre. Enfin. Prendre la main. Te regarder droit dans les yeux. Bluffer. Jouer le dernier atout. La carte Innocence. Tu l'avais pas vue venir. Maintenant et avec le recul, match nul. Probablement. Et momentanément.
Moi c'était pas c'que j'voulais, j'voulais mourir sauvagement mais j'ai tiré la mauvaise carte. Métaphores foireuses & phrases creuses. J'voulais qu'on se lacère le visage, pas qu'on se poigarde dans le dos.

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